MATTHIAS GÖTTFERT | RÉSIDENCE INTERNATIONALE HAUTE-AUTRICHE

MATTHIAS GÖTTFERT
01.04 — 31.05 / 2024
Résidence internationale Haute-Autriche : Matthias GÖTTFERT à Sporobole

RÉSIDENCE INTERNATIONALE HAUTE-AUTRICHE : MATTHIAS GÖTTFERT

 

Résidence internationale Haute-Autriche : Matthias GÖTTFERT à Sporobole

 

Matthias Göttfert, artiste originaire d’Haute-Autriche, profitera de sa résidence à Sporobole pour développer davantage l’un de ses projets artistiques actuels et assembler un plan concret de construction de son œuvre à l’aide de modèles 3D. Intitulé object no. 48 The Blind Spot, ce travail explore la relation entre le numérique et le monde réel et pose les questions suivantes : Comment l’espace privé est-il vécu, et qui décide de ce qui est public et de ce qui ne l’est pas? Quelles sont les questions morales qui se cachent derrière les décisions de rendre des sujets publics, et qui prend ces décisions? Est-ce encore une question à laquelle notre société doit répondre ou avons-nous laissé ces questions aux acteurs privés?

L’objectif de l’artiste est de créer un angle mort sur Google Maps (et sur d’autres cartes disponibles sur Internet) à partir d’images satellites. Pour y parvenir, il utilisera des tropes liés à l’homophobie et à la pruderie qui sont transférés du monde réel au monde numérique. Le fait que les entreprises technologiques qui gèrent de tels programmes de numérisation se concentrent sur la maximisation des profits, ce qui entraîne la suppression ou la révision de tout ce qui pourrait déplaire aux annonceurs ou investisseurs potentiels, est particulièrement utile pour le travail de Göttfert. C’est pourquoi il propose de réaliser un dessin obscène, suffisamment grand pour être visible sur les images satellites utilisées pour ces cartes, de deux hommes en train de copuler.

Pour ce faire, l’artiste propose de modifier le terrain en construisant une structure de sorte que le dessin puisse être vu à vol d’oiseau. Loin d’être une déclaration contre la numérisation, ce travail invite à réfléchir aux mécanismes sous-jacents de la numérisation. En outre, il s’agit également de la manière dont, malgré les affirmations extérieures d’objectivité, les inégalités entre les sexes et la discrimination à l’égard des groupes marginalisés se transposent dans l’espace numérique. Göttfert espère ainsi montrer que des valeurs très spécifiques façonnent l’espace numérique, mais que celles-ci ne sont pas facilement exposées et rendues disponibles pour la discussion.

Malgré qu’elle semble être un exemple extrême, l’image de la pornographie gaie garantit la pertinence de l’œuvre pour les décennies à venir et permet d’aborder la question plus facilement dans le discours public. L’œuvre d’art qui en résultera créera donc un lieu qui existe dans le monde réel, mais qui se voit refuser l’accès à l’espace numérique. Par cette position privilégiée, l’œuvre ouvrira un champ de négociation vaste.


Cette résidence a lieu dans le cadre d’une entente de partenariat entre le gouvernement de la Haute-Autriche pour réaliser un échange de résidences de création et de ressourcement en arts visuels et en arts numériques.

Cet échange est rendu possible grâce à la collaboration du Partenaires gouvernement de la Haute-Autriche (Kunstsammlung des Landes Oberöstrreich), de la Résidence internationale d’artistes de la Ville de Linz / Salzamt, de SPOROBOLE et du Bureau du Québec à Berlin.

Avec l'aide du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)

 

Envie d’en savoir plus sur nos anciennes résidences Haute-Autriche? Voici quelques liens :

Tanja Brüggemann, 2022 

Michael Aschauer, 2021 

Susanna Flock, 2019

Richard Eigner, 2018

Gerald Roßbacher, 2017

Wolfgang Tragseiler, 2016

Rainer Gamsjäger, 2015

Katharina Anna Loidl, 2015