Création et production

Cohorte Cinéma Indépendant | Chantier IA

Dans le cadre du Chantier IA, Sporobole a le plaisir d’accueillir Romy Boutin St-Pierre, Allison Moore et Roberto Santaguida pour une résidence de création d’une durée de 6 semaines en mode cohorte. Oeuvrant dans le domaine du cinéma indépendant et dont les pratiques tournent principalement autour de la réalisation ou de la direction photo, les artistes sont appelées à expérimenter avec les outils d’IA générative et à développer des prototypes ou des séquences d’œuvres.

Cinema Romy B.St Pierre

Romy Boutin St-Pierre

Pixel fantôme (titre de travail)

Pixel fantôme (titre de travail) est un court métrage documentaire dramatique qui explore la manière dont l’intelligence artificielle et le numérique redéfinissent notre rapport au deuil.

Dans un monde où les voix, les images et même les personnalités des êtres disparus peuvent être recréées, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour maintenir leur présence? Entre mémoire et absence, le film interroge les dilemmes éthiques et émotionnels soulevés par ces nouvelles technologies, qui semblent offrir une alternative au vide laissé par la perte.

Oscillant entre documentaire et mise en scène poétique, Pixel fantôme se construit à la frontière du réel et du virtuel. À travers des témoignages, des archives personnelles et des expérimentations visuelles, il met en lumière l’impact de ces outils sur ceux et celles qui restent. Prolongement du lien, piège ou illusion réconfortante?

Ce projet, en développement, propose une réflexion sensible sur la trace que la mort laisse à l’ère du numérique.

📷 The Joy Luck Club (1993)

Cinema Allison Moore

Allison Moore

Unfolding Landscapes

Ce projet propose d’explorer le potentiel de l’IA générative dans le cinéma expérimental. En associant l’esthétique des dioramas scéniques à des processus gérés par l’IA, il vise à créer des environnements cinématographiques immersifs qui reflètent la mémoire personnelle et des paysages surréalistes. Dans son travail précédent, Allison Moore a adopté une approche en plusieurs couches, qui associait paysages, installations multi-écrans et nuages de points afin de réimaginer les espaces et évoquer la résonance des lieux et de la mémoire.

La pratique de l’artiste s’appuie sur un engagement envers les techniques de collage photographique à travers lesquelles elle réinterprète et reconstruit le monde sous forme de paysage métaphorique. Dans ses œuvres qui mettent de l’avant l’interaction entre narration et espace, des êtres sensibles coexistent en harmonie avec leur environnement allégorique. En manipulant et en assemblant des images photographiques, Moore crée des compositions visuelles superposées qui explorent la narration non linéaire, les décalages spatio-temporels et les portraits texturés et poétiques de mondes surnaturels intégrés dans des environnements architecturaux ou spécifiques à un site.

En général, son approche implique la composition de centaines d’images en séquences vidéo fluides et méditatives dans lesquelles la durée et le rythme sont essentiels au langage visuel. Ces compositions prolongées favorisent l’immersion des spectateurs  dans les mondes oniriques ainsi créés.

Dans le cadre de ce projet, l’artiste expérimentera des outils d’IA dans une perspective historique du collage dans l’art. À l’instar du collage qui assemble des fragments de réalité, l’IA offre de nouvelles possibilités pour superposer, recontextualiser et réimaginer les images, afin d’enrichir  potentiellement ses compositions en plan-séquence. En juxtaposant des formes organiques et des éléments générés par l’IA, Allison Moore souhaite créer des paysages surréalistes qui fusionnent le familier et l’étrange, tout en explorant l’influence de l’IA sur le rythme narratif dans un contexte d’installation.

📷 Courtoisie de l’artiste

Cinema Roberto Santaguida

Roberto Santaguida

Memory Fields

Memory Fields est un projet de film expérimental, réalisé en partie avec les outils d’IA générative considérée comme une collaboratrice créative, qui explore la mémoire fragmentée et son évolution au fil du temps. Il combine des archives, des photographies de famille et des œuvres antérieures, réinterprétées par l’IA pour révéler des dimensions cachées et créer un récit immersif et onirique. À partir d’invites poétiques telles que « l’appartenance qui s’efface », des scènes visuelles et des paysages sonores génératifs seront créés pour simuler la fluidité et l’imprévisibilité de la mémoire.

Pendant sa résidence chez Sporobole, l’artiste expérimentera des séquences d’images évolutives et des distorsions qui symbolisent la nature changeante de la mémoire. En manipulant les paramètres en temps réel, le projet intègre une réflexion sur les biais et l’authenticité de l’IA. Ce travail collaboratif encouragera l’échange d’idées et invitera le public à réfléchir à leurs souvenirs, à leur identité et à leurs expériences de perte.

📷 Courtoisie de l’artiste