CHRISTIAN LAPOINTE | HEAD IN FLAMES

CHRISTIAN LAPOINTE
portrait noir et blanc de Christian Lapointe - credit photo François Roy Pour la Projection du film Head in Flames de Christian Lapointe

Sporobole présente le film Head in Flames de Christian Lapointe

Vendredi 16 février à 19 h

Discussion avec l’artiste
Vins et fromages offerts

 

MISE EN GARDE : CONTENU SENSIBLE

Head in Flames

En 2004, alors qu’il déambulait à vélo, le cinéaste Theo van Gogh, l’arrière-petit-neveu du célèbre peintre hollandais, se fait tuer froidement en pleine rue à Amsterdam par Mohammed Bouyeri. Le meurtrier s’en prend à lui en représailles au film Submission, écrit par Ayaan Hirsi Ali, que Theo van Gogh réalise.

En 2011, l’auteur américain Lance Olsen rédige Head in Flames, un livre à trois voix, le meurtrier, le réalisateur et le peintre Vincent Van Gogh, dans un oratorio mettant en relation ces trois figures. L’auteur place le peintre avant son suicide et les deux autres figures au moment du meurtre. L’écrivain se sert de citations des trois hommes pour mettre en perspective la culture de la violence que génèrent toutes les intolérances. À l’aide d’un dispositif d’hypertrucage (deepfake), l’artiste Christian Lapointe donne corps à la partition d’Olsen et « ressuscite » les protagonistes dans une installation filmique où il interprète lui-même ces trois personnages historiques clivants.

« Quand j’ai lu Head in Flames de Lance Olsen en 2011, j’habitais aux Pays-Bas et j’ai eu le sentiment que ce livre appelait à une mise en forme. Ce n’est qu’en 2022, alors que je travaillais sur un dispositif d’hypertrucage en direct (live deepfake) pour une autre création, que j’ai eu la vision de cette adaptation. Le 2 novembre 2024, cela fera vingt ans que cet événement tragique a eu lieu. C’est donc dans un esprit de commémoration que j’ai créé cet objet cinématographique. »

— Christian Lapointe

Cette vidéo a été réalisée en collaboration avec le studio de 0/1 – Hub numérique. Notre développeur en technologies numériques, Guillaume Lévesque, a travaillé avec Christian Lapointe à l’intégration de la technologie du deepfake.

Il s’agit de la deuxième collaboration entre l’artiste et le studio. En 2022, Lapointe a conçu et adapté la pièce Not one of these people / Pas une de ces personnes de Martin Crimp à partir du procédé d’hypertrucage (deepfake) pour générer des visages de personnes qui n’existent pas mais paraissent réelles et étonnamment vraies. Ce sont ces personnes fictives qui s’expriment à travers l’interprète, chacune des répliques semblant sortir de leur bouche alors qu’elles proviennent en réalité de celle du lecteur. Ces voix qui se font entendre l’une après l’autre sont aussi comme des vignettes ouvertes sur l’intimité de figures fictionnelles qui rappellent les opinions de tout un chacun exprimées sur les médias sociaux.

L’œuvre posait également la question devenue cruciale de la légitimité de la fiction littéraire aujourd’hui, en particulier dans le théâtre actuel. Qui peut faire parler qui? Qui peut jouer qui? Où s’arrête la liberté artistique? Autant de questions à poser aussi face à Head in Flames

La projection est d’une durée de 60 minutes.

Source photo – François Roy