LORNA BAUER / EXPOSITION / WHAT IS NOT BUT COULD BE IF, WHAT COULD APPEAR IN THE MORNING MIST

Lorna Bauer
06.04 — 07.05 / 2011

Vernissage : Mercredi 6 avril 2011

17h

What Is Not But Could Be If, What Could Appear In The Morning Mist (Ce qui n’est pas, mais qui pourrait être si,  ce qui pourrait apparaître dans la brume matinale). Pour l’exposition présentée à Sporobole, l’artiste Lorna Bauer revisite et reconfigure un corpus de travail antérieur, intitulé What Is Not But Could Be If (« Ce qui n’est pas, mais qui pourrait être si »), présenté à YYZ Artist Outlet à Toronto au cours de l’été 2010. Une nouvelle série d’images, intitulée What Could Appear In The Morning Mist (« Ce qui pourrait apparaître dans la brume matinale », un titre qui s’ajoute également à celui de cette exposition), consiste en un diptyque photographique composé de deux champs noirs et profonds d’espace vide. Une observation plus attentive des images révèle le reflet ténu d’un photographe.

Ces deux images témoignent de l’intérêt qu’a l’artiste à découvrir le photographe documentariste incrusté dans la reproduction d’une œuvre d’art, que ce soit dans une revue, en ligne ou dans une autre forme de publication. Cette découverte met en lumière la présence des nombreuses mains (habituellement rendues invisibles) qui participent à la promotion et à la création d’une œuvre d’art, puis d’un artiste.

15 secondes, 20 secondes, 25 secondes, 30 secondes, 35 secondes, 40.  Répéter.

Une abstraction en voie de réalisation

Ce diptyque représente une tentative, par la voie du legs de la photographie, de ralentir le spectateur au point de presque le figer sur place. Comment écrire quoi que ce soit de nouveau à propos de « l’instant » ou de la
« tranche » de vie et de sa relation à la photographie ? Peut-être est-ce pour cela que l’image filmique divisée en cadres discrets constitue un tel puits intarissable de signification. Le cadre confine l’image, or dans ce cas, le cadre, qui semble occuper toute la place, nous invite à regarder ailleurs, à la recherche d’indices et pour dépasser ses limites.

Susan Sontag a déjà suggéré que la photographie artistique était, en grande partie, tributaire de la quête d’étrangeté du surréalisme. Les images de Lorna Bauer nous renvoient plus loin dans le passé, jusqu’aux premiers exemples de reproduction mécanique, à l’époque où la photographie était un instrument permettant de mieux connaître les choses. Dan Adler a récemment commenté les « images rémanentes éblouissantes et fantomatiques » de Bauer, qui « provoquaient un sentiment d’émerveillement  durable, quoique fragile ». (Artforum, octobre 2010)

Les images, réalisées en atelier et rassemblées pour l’exposition, deviennent des index du travail nécessaire à leur réalisation, suggérant l’importance du processus, du médium et de la méthode menant au produit final.

Essai de Jon Knowles

 

Crédit photo : Jocelyn Riendeau