UN PORTRAIT | GALERIE VIRTUELLE

Sporobole présente l’exposition Un portrait réalisée avec la communauté étudiante de l’école secondaire Mitchell-Montcalm dans le cadre d'ateliers de photographie et de création sonore!

C’est avec beaucoup de fierté que Sporobole présente l’exposition jeunesse Un portrait réalisée avec la communauté étudiante de l’école secondaire Mitchell-Montcalm dans le cadre d’ateliers de photographie et de création sonore!

 

UN PORTRAIT | GALERIE VIRTUELLE

 

UN PORTRAIT : D’ABORD UN PROJET

Chercher le regard des autres tout en le craignant, n’est-ce pas la croix que doit porter l’adolescent? Probablement jamais depuis la lointaine invention des miroirs les jeunes ont-ils eu autant à se préoccuper de comment ils sont perçus. Chaque téléphone cellulaire est un appareil photo, une caméra, chaque lieu le décor potentiel d’une mise en scène. Et la communauté autour, sont-ce des proches ou un public prêt à juger, le pouce en l’air ou bien abaissé?

Certes, le passage de l’enfance à l’âge adulte est toujours l’avènement de l’être social qui va se déployer sur toute un vie. Par contre, l’ubiquité de l’espace virtuel en ce moment met la représentation visuelle de soi au centre de nos vies, pour le meilleur et pour le pire. Qu’en est-il pour les jeunes dont l’affirmation de l’identité semble conditionnelle à leur présence sur de petits écrans vitrés?

Personne ne connaît les effets à long terme de ce souci précoce pour la représentation de soi. Cependant, le pronostic sur les adolescents d’aujourd’hui est sans équivoque : les problèmes de santé mentale sont en forte hausse. Les bouleversements des dernières années n’y sont certainement pas pour rien, mais il appert que c’était déjà une tendance lourde. Pourquoi nos adolescents, pourtant si protégés, sentent autant de précipices autour d’eux? Dressés trop haut dans la conscience aiguë d’eux-mêmes, sans doute ont-ils le vertige…

Dans un tel contexte, le rôle de l’art n’est pas tant curatif qu’exploratoire. Le projet Un portrait souhaite amener les jeunes à repenser le selfie. En collaboration avec le centre d’artistes sherbrookois Sporobole, avec l’organisme Cosimu, créateur des outils numériques Fonofone, avec l’école secondaire Mitchell-Montcalm et avec la psychologue Nathalie Plaat, le projet aboutira sur une exposition à Sporobole d’œuvres picturales et sonores que les adolescent·es auront créées, ainsi qu’une galerie virtuelle.

Erik Beck, responsable des programmes éducatifs de Sporobole, ira d’abord à la rencontre d’un groupe de jeunes de secondaire 4 pour faire quatre ateliers d’initiation à la photographie. Focalisés sur le portrait, les ateliers proposeront diverses techniques pour stimuler la créativité. Ensuite, Nathalie Plaat présentera une conférence sur les perturbations liées à l’image, la mise en scène de soi et le développement narcissique sain. Sa conférence prendra la forme d’ateliers dans lesquels les œuvres en construction seront mises à profit. Le projet a pour objectif la création d’une ou de plusieurs photos en noir et blanc de portraits des jeunes imprimées en grand format dans les ateliers de Sporobole.

Par la suite, l’auteur et compositeur Benoît Côté, directeur de l’organisme Cosimu, se joindra à Erik Beck, musicien, pour travailler la création sonore avec les jeunes. Pendant trois ateliers, à l’aide de l’application Fonofone, les ados enregistreront des sons associés à leur personnalité, leurs goûts et leurs souvenirs. Benoît les guidera dans l’écriture de textes à être intégrés dans leur œuvre. Avec l’application fonoimage, les jeunes pourront ensuite « sonoriser » leur portrait, faire ressortir le jardin intérieur suggéré et enfermé dans l’image. Pour révéler ces sons, il faut le balayer à l’aide du curseur ou du doigt avec une tablette électronique. Ainsi, c’est en touchant le visage que la musique se révèle.

À la sortie de la médiation, les portraits seront présentés sur les murs de Sporobole; devant chaque photo une tablette électronique et des écouteurs permettront au public d’avoir une autre perspective de l’œuvre en ayant la possibilité d’entendre ce que l’adolescent a créé comme univers sonore.

Source : Benoît Côté

Image : Shutterstock