EIM 2019 / ISABELLE GAGNÉ / PROJETS SATELLITES – DES RÉSIDENCES DE CRÉATION ET DES ŒUVRES EN PÉRIPHÉRIE / HEKTOR

ISABELLE GAGNÉ
26.07 — 23.09 / 2019

Vernissage : Vendredi 26 juillet 2019 ‑ 17h

Hektor (2019) – Installation numérique, photo et vidéo

Hektor est un dispositif – un bot – qui réalise des œuvres à partir de photographies d’Isabelle Gagné et de celles proposées spontanément par les citoyens du village de Saint-Camille. Il détourne l’usage d’un algorithme de traitement neural, destiné normalement au transfert de style artistique, pour utiliser des images de sources locales qui témoignent du quotidien du village : des photos partagées par les citoyens et des images captées via des caméras de surveillance disposées dans la ville. Aléatoirement, le dispositif intégrera également des mots ou des phrases tirées de l’œuvre du poète camillois Gaston Gouin. Ce dernier a écrit cette phrase qui incarne le principe à la base du projet et de la « démarche » d’Hektor : « L’art est un geste accidentel » (Temps Obus, les deux mains dans la cendre, 1963-1968). Par cette posture presque Dada, le projet s’en remet à un certain nombre d’aléas : la contribution des citoyens et celle des caméras installées dans le village, et l’algorithme du bot  qui opère une mise en image.

La création de ce personnage fictif s’est ainsi construite : Hektor est à la fois Gaston Gouin, les citoyens de Saint-Camille, un artiste en devenir et un bot en mode « apprentissage machine ». C’est un peu tout le monde, mais c’est aussi le territoire et ce qu’il contient : routes, architectures, paysages – tous ces hectares qui constituent, en quelque sorte, l’ADN d’Hektor.

Mettant à l’avant-plan des problématiques liées à la surveillance dans l’espace public, à l’automatisation algorithmique de plus en plus présente dès qu’il y a connexion au réseau, et à la notion d’auteur lorsqu’il est question d’œuvre générative, Hektor dresse un certain portrait d’une communauté et interroge, du même coup, notre rapport au numérique et ce qu’il représente dans nos vies.

Projets satellites – des résidences de création et des œuvres en périphérie

Pour la première fois depuis les débuts d’EIM, Sporobole créé des ponts avec trois régions estriennes en périphérie de Sherbrooke : Saint-Camille, Compton, Valcourt ainsi que le Mont-Mégantic. Ces ponts ont pris la forme de résidences de création in-situ où des artistes ont été invités, en mai, juin et juillet, à concevoir un projet de création ancré dans la communauté. Avec la contribution ponctuelle des citoyens sous diverses formes, en lien avec les projets, les artistes réalisent des œuvres qui mettent en perspective certaines valeurs distinctives participant à définir ces régions. Qu’il s’agisse de questions de mobilité, d’agriculture de précision, de robotisation de procédés agroalimentaires, de transformation du paysage ou de territoires connectés, les axes de réflexion qui ont donné forme aux projets sont des fils conducteurs permettant d’attacher ensemble création artistique et spécificité des contextes.

Chacun à leur façon, ces projets convoquent également les notions de connexion, de transmission, de surveillance, de captation, d’observation, d’infiltration et d’invasion, qui constituent les fondements réflexifs de cette 5e édition d’EIM.

Saint-Camille :: Isabelle Gagné (QC-CA) – Hektor (2019)
Compton :: Mériol Lehmann (QC-CA) – 308 lots (2019)
Valcourt :: Alexandre Castonguay (QC-CA) et Mariangela Aponte Núñez (CO) – Agit P.O.V. (2012-)
ASTROlab du Mont-Mégantic :: Jean-Pierre Aubé (QC-CA) – Du Mont-Mégantic aux exoplanètes (2019)