COLIN FRANK | JTTP | CRÉATION SONORE

COLIN FRANK
18.09 — 01.10 / 2022

C’est avec enthousiasme que nous accueillons l’artiste Colin Frank pour une résidence de deux semaines en création sonore. Cette proposition marque l’édition inaugurale du projet Jeu de temps / Times Play (JTTP) organisé par la Communauté électroacoustique canadienne (CEC) en partenariat avec Sporobole.

Description du projet :

Les machines sont omniprésentes dans les environnements urbains et, pourtant, le bruit qu’elles font passe souvent inaperçu. Des climatiseurs aux boîtiers électriques, elles bourdonnent, cliquettent et chantent en permanence. Elles construisent des paysages sonores qui se fondent dans l’ambiance de la ville tout en façonnant le relief psychogéographique des espaces dans lesquels nous vivons, travaillons et voyageons. En considérant les sons des machines comme des performances posthumaines, nous pouvons envisager ces espaces comme des environnements qui vivent, voire qui respirent. Ainsi, comment l’écoute des machines peut-elle changer notre perception des espaces dans lesquels nous vivons?

Ce projet s’articule autour de la création d’une installation interactive qui cartographie les bruits de machines enregistrés dans les environs de Sherbrooke. Ramené au cœur de l’œuvre, le paysage sonore technologique créé condense le bourdonnement de la ville en un seul endroit. En combinant les enregistrements sur le terrain avec des photographies et des cartes numériques de Sherbrooke, l’œuvre invite à reconsidérer la façon dont nous comprenons la distance, l’espace et le lieu à travers des représentations virtuelles. Ainsi, les espaces intérieurs, à l’acoustique plus étouffée, entrent en contraste avec les espaces extérieurs, riches en sons, tout comme les paysages sonores du monde réel diffèrent de ceux « calmes » et autoconstruits du monde numérique. Alors que nous évoluons davantage dans des espaces numériques tels les téléphones cellulaires et autres appareils, le bourdonnement de fond de nos paysages urbains devient de plus en plus fort, non seulement à cause des sons audibles, mais aussi à cause de l’échappement inaudible des données, des interférences électromagnétiques et d’autres résidus sonores électroniques. En écoutant et en s’intéressant aux sons de ces non-humains, les machines, nous pourrons peut-être découvrir de nouveaux types de musique à la fois inspirants et mystiques.