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TERRITOIRES SÉDIMENTÉS / TABLE-RONDE

Territoires sédimentés : l’imaginaire dans l’appréhension du territoire

Le centre en art actuel Sporobole propose une journée de réflexion sous forme de table ronde autour de la notion de territoire. Afin d’explorer comment le territoire peut être appréhendé dans l’imaginaire collectif et individuel, le centre est heureux d’accueillir quatre intervenants de milieux interdisciplinaires pour partager l’état de leurs recherches à ce sujet. La littérature, l’architecture, la sociologie et les arts visuels deviennent ainsi des vecteurs connivents le temps d’un après-midi pour aborder de façon originale et profonde une notion parfois prise pour acquise. En effet, le territoire prête aisément ses flancs topographiques, sa configuration géographique, sa complexité écologique, sa durée historique et son charisme symbolique aux élans inventifs – parfois fantaisistes – des créateurs culturels. Labile dans son identité et pluriel dans son devenir potentiel, le territoire se révèle couche après couche comme la sédimentation cumulative de processus physiques et de représentations imaginaires. L’évènement « Territoires sédimentés » sera donc l’occasion d’explorer divers modèles théoriques et outils d’analyse qui peuvent être employés dans les disciplines culturelles pour rendre compte de la complexité multivalente du territoire.

Professeur de littérature générale et comparée à l’Université de Limoges en France, Bertrand Westphal est l’auteur et l’instigateur de la « Géocritique » qui se veut une nouvelle approche des représentations spatiales en littérature. Cette intervention sera une occasion de situer la géocritique dans le paysage théorique intégrant les études de représentation spatiale telles que la géographie culturelle, mais aussi et principalement, il sera question d’approches telles que la géopoétique et l’écocritique. Ce sera l’occasion de réfléchirsur ce qui fait des territoires des espaces en voie de sédimentation qui n’existent qu’à travers leur faculté à s’ouvrir sur l’innovation et à accepter leur nature fluide, vouée à la déterritorialisation.

Le duo de commissaires Leisure Projects, formé des artistes montréalaises Meredith Carruthers et Susannah Wesley, s’intéresse à la notion de territoire comme lieu de création d’où émerge un mélange narratif entre réalité et fiction. Leurs pratiques commissariales ont mené à des échanges entre les recherches sur des lieux au sein desquels les données du passé sont réintégrées dans l’acte artistique qui expose une narration fictive dans un espace réel. À cet effet, elles donneront l’occasion d’évaluer comment notre imaginaire collectif peut rajouter une couche de sens à notre compréhension du territoire.

Doctorant en sociologie et enseignant au Cégep de Sherbrooke dans cette discipline, Jean-François Fortier propose une approche sociohistorique du territoire comme modalité spécifique de spatialisation. Son analyse critique de la notion d’espace comme une « véritable institution sociale », tel que définie par le sociologue Durkeim, aura des impacts sur notre compréhension du processus de déterritorialisation de ce que nous nommons aujourd’hui le Québec.

Architecte et professeur en histoire et théorie des pratiques architecturales au ‎département d’histoire de l’Université Laval, Luc Lévesque explore une approche intersticielle du paysage avec diverses références de l’histoire contemporaine de l’aménagement et des dynamiques brutes trouvées dans des espaces urbains. Il profitera également de cette occasion afin d’examiner de quelle façon la notion de paysage peut devenir un vecteur stratégique de projet, comme le démontre son récent séjour pour un séminaire de maîtrise sur le concept de paysage à l’Université d’État d’Haïti à Port-au-Prince.

 

Vidéo : Gaétan Desmarais